Le drama fait largement référence à la crise asiatique de 1997 aussi appelée « crise économique FMI ». En effet, le personnage de Yi-jin a grandi dans une famille très riche dont le père a fait faillite entraînant visiblement avec lui des investisseurs qu’il ne pouvait pas rembourser. Après avoir perdu tous leurs biens, les parents de Yi-jin divorcent, non pas pour des conflits de couple mais pour protéger l’économie familiale, ils vont alors vivre chacun de leur côté, le cocon familial explose littéralement. Yi-jin quant à lui loue alors une chambre modeste chez l’habitant et s’évertue à trouver du travail après avoir abandonner ses études, afin de soutenir sa famille et aussi pour tenter de rembourser en partie des dettes de son père Il postule pour de petits boulots, y compris faire du ménage, ce qui matérialise bien le profond déclassement social.
N’étant pas familière de cette page de l’histoire, j’ai voulu en savoir plus et j’ai essayé de comprendre comment cette crise s’est produite. Comme je n’y connais rien en économie et que c’est assez technique, je me suis permise de faire quelques copier/coller avec toujours les liens des références. Vous pouvez aussi aller voir le bref passage sur cette crise économique dans « Au pays du matin calme - Nouvelle histoire de la Corée » de Samuel GUEX p 319-322.
A la fin des années 90, après environ deux décennies de croissance importante, beaucoup de pays d’Asie du sud-est étaient considérés comme des pays émergents, on parlait de « miracle asiatique ». Ces pays étaient devenus le lieu de très nombreux investissements, notamment immobilier, on les considérait comme sûrs avec une monnaie stable. La crise commença en Thaïlande en juillet 97, où le Bath fut brusquement dévalué ce qui entraîna la panique dans le marché boursier.
Cependant, quelques prémices auraient pu alerter, mais rares sont ceux qui l’ont anticipé « hausse des importations, baisse des exportations, les déficits courants se creusent et ils sont financés par des capitaux courts susceptibles de sortir à la première alerte » (cf Il y a 20 ans, la crise asiatique : des conséquences toujours d'actualité - Asialyst ).
« L'afflux massif de capitaux alimente une bulle immobilière, ainsi qu'une appréciation du baht vis-à-vis du dollar et du yen qui fait perdre de la compétitivité au pays. D'intenses transactions agressives de fonds spéculatifs américains, pour réduire le cout de leur crédit en baht, ont tendance à faire chuter le baht. Afin d'éviter une surchauffe de l'économie et ne pouvant plus soutenir sa monnaie, la banque centrale augmente les taux d'intérêt et fait flotter le baht à la suite des conditions du FMI. Le dollar s’apprécie fortement et les banques thaïlandaises qui avaient emprunté dans cette monnaie se retrouvent dans l'impossibilité de rembourser leurs emprunts. La balance commerciale se dégrade, les faillites se multiplient, et une panique financière fait fuir les capitaux » (cf Crise économique asiatique — Wikipédia ).
« La crise éclate brusquement le 2 juillet 1997, lorsque le gouvernement thaïlandais dévalue le bath pour contrecarrer les attaques spéculatives. Ce réajustement, au lieu de faire baisser la pression, déclenche une panique. Les capitaux étrangers quittent la Thaïlande, la bourse perd 80 % de sa valeur en trois mois. Les firmes bancaires et immobilières les plus fragiles font faillite. Près d'un million de m2 de bureaux restent sans acheteurs. La crise touche aussi les autres secteurs. La croissance, qui était de 8 % l'année précédente, est nulle en 1997.
L'originalité de cette crise est que l'onde de choc se propage aux pays voisins, en août 1997 ; les monnaies de la Malaisie, de l'Indonésie et les Philippines sont dévaluées de 25 à 30 %. A l'automne, c'est le tour de Singapour, de Hong Kong et de la Corée du Sud. Dans ce dernier pays, déjà développé autour d'une solide industrie, la crise est provoquée par la spéculation des banques liées aux chaebols, les conglomérats industriels. » (cf La crise asiatique de 1997 | Lumni Enseignement )
« ...la crise avait atteint la Corée où elle a éclaté dans un ciel sans nuage : en septembre 1997, une mission du FMI avait conclu que la Corée ne serait pas touchée par la crise qui secouait l’Asie du Sud-Est. Trois mois plus tard, son économie est au bord du défaut de paiement. Privilégiant une analyse macroéconomique, le FMI ne s’est pas intéressé à la situation des chaebols, ces conglomérats diversifiés qui dominent l’économie. Depuis l’ouverture du compte de capital, ils se sont massivement endettés en devises et, à l’instar des bicyclettes, ils ont besoin de croissance pour rester à l’équilibre : en 1997, Daewoo emprunte plusieurs centaines de millions de dollars pour financer le rachat d’une entreprise italienne, et gage son emprunt sur la recette attendue d’un contrat au Pakistan qu’il n’a pas signé ! Des chaebols de taille moyenne font faillite, les banques étrangères hésitent à renouveler leurs prêts et la Corée fait face à une énorme crise de liquidité. » (cf Il y a 20 ans, la crise asiatique : des conséquences toujours d'actualité - Asialyst )
Si le FMI a dans un premier temps avait donner de mauvais conseils qui ont empiré la situation, il a rapidement revu sa copie et a financé la reprise économique en Corée à hauteur de 57 milliards, en échange de mesures de restructurations économiques. Grâce à cette aide, la reprise économique fut rapide et le FMI considéra la Corée du Sud sortie d’affaire en août 2000.
Entretemps, cette crise en Corée a créé de nombreux problèmes sociaux. En effet, les nombreuses faillites, une hausse importante de la perte d’emploi, un appauvrissement des foyers eurent des conséquences tragiques sur les plus défavorisés : augmentation d’un tiers des divorces, nombre de suicides qui doubla en quelques mois...Beaucoup de Sud-Coréens ne parvinrent pas à rétablir leur niveau de vie d’avant la crise. L’impact psychologique de cette énorme crise économique sur les coréens est bien montré dans « Twenty-five twenty-one », même si ce n’est qu’une toile de fond.
Un autre aspect est brièvement évoqué dans le drama, ce sont les collectes d’or qui furent organisées dans tout le pays et qui participèrent à la rapidité avec laquelle la Corée remboursa ses emprunts.
So Drama
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