TWENTY FIVE TWENTY ONE
Chroniques de la fin de l’adolescence
-2022, 16 épisodes, à voir sur Netflix-
Critique sans spoils, évoque quelques éléments mineurs du drama, et qui ne grille pas du tout l’intrigue
Contexte : Quand je me suis lancée dans ce drama, j’étais dans une période de blasitude (oui je sais ça ne se dit pas, ce sera donc un néologisme car blasement, je dis non !), un mélange de lassitude, de difficulté à me concentrer sans papillonner (merci les pages Facebook sur les dramas), un vague trop plein de tout, une errance dans l’offre si pléthorique des dramas. La rencontre avec Twenty five twenty one n’en fût que plus belle.
Na Hee-do, passionnée d’escrime, voit le club de son lycée fermer pour défaut de financement suite à la crise financière de la fin des années 90 en Corée. Persévérante et persuasive, elle réussit à se faire transférer dans un autre lycée où elle peut reprendre son entraînement (intensif) en compagnie de la championne nationale d’escrime, Ko Yu-rim. En parallèle, elle fait la rencontre d’un jeune homme de quatre ans de plus qu’elle, Back Yi-jin, qui a subi de plein fouet la crise financière et a dû abandonner ses études et trouver du travail pour subvenir à ses besoins et aider sa famille. Se soutenant l’un l’autre, leur relation devient de plus en plus forte. Un petit groupe d’amis se forme autour de Na Hee-do, d’épreuves à surmonter en passant par des moments plus légers nous suivrons avec bonheur leurs péripéties tantôt drôles, tantôt tristes, presque toujours émouvantes.
Ce drama est un petit shoot de bonheur, porté par une Na Hee-do pleine d’enthousiasme, de gaîté, de persévérance et d’empathie (Na Hee-do c’est l’amie qu’on rêverait tous d’avoir). Dans chaque épisode, les péripéties sont intéressantes et variées car nous suivons également plusieurs des personnages secondaires et parfois aussi leur famille. Tout est décrit avec beaucoup de justesse psychologique, le caractère de chacun est cohérent et fouillé et en particulier nos deux héros principaux. Na Hee-do possède une personnalité admirable, joyeuse et résiliente et qui sait fédérer autour d’elle. Sa créativité pour se dégager des difficultés de la vie donne lieu à des scènes drolatiques ou à des dialogues magnifiques, comme par exemple au tout début quand elle cherche à se faire arrêter par la police pour se faire transférer dans un nouveau lycée, ou bien quand elle lâche du toit du lycée son parapluie pour l’offrir à la championne d’escrime dont elle est fan, ou encore à l’épisode quatre quand elle dit à Yi-jin « n’essaie pas de me réconforter. Je veux que tu te moques de moi (…) je préfère transformer mes malheurs en comédie ». Ces scènes ou dialogues mémorables, il y en a à peu près à tous les épisodes, suivre la vie de Na Hee-do, est une garantie presque certaine de ne jamais s’ennuyer.
Le drama commence de nos jours avec la fille de Na Hee-do qui a une épreuve de danse qu’elle abandonne, craignant visiblement de ne pas être à la hauteur de ses concurrentes. Peu de temps après, elle trouve le journal intime de sa mère qu’elle commence à lire, ce qui nous ramène en juillet 98 où commence et se poursuit l’intrigue principale. Cette petite mise en abîme introduit une touche de nostalgie, le retour dans le passé est accompagné d’un traitement des couleurs légèrement différent, elles sont plus vives, avec une légère surexposition qui forme comme un léger voile. Le générique de début, présenté avec des images sans netteté et un format ancien plus carré, nous ramène aussi à cette nostalgie (les plus vieux se souviendront des télés carré). La lecture du journal intime apportera également à cette jeune fille un nouveau regard sur sa mère et quelques leçons de vie que les discours maternels échouaient à faire passer.
Il faut préciser que sur le plan personnel, ce drama me touche d’autant plus qu’il me ramène précisément à la période de la fin de mon adolescence, en fait si on enlève l’année supplémentaire donnée à la naissance dans le système coréen (même si depuis cela a été supprimé) j’aurais quasi le même âge que Yi-jin. Et même si le drama se passe en Corée, les cabines téléphoniques, les premiers portables, les premiers tchats sur internet, les tenues colorées, etc., c’est bien avec une agréable petite nostalgie personnelle que j’ai regardé ce drama.
Tout du long du drama, il y a une attention porté au cadrage, les images sont propres et belles, soignées, les couleurs très présentes, parfois vives, parfois plus tendres (scènes de coucher de soleil par exemple).
Les dialogues sont très bien écrits, souvent emprunts de poésie et de sagesse. La musique est sympathique, mais c’est surtout un titre qui a retenu mon attention et a rejoint ma playlist Deezer, c’est « 25 years old, 21 years old » de Jaurim, ce titre contient un peu l’essence des sentiments qui nous traversent dans ce drama, il est à la fois pur et intense, pour moi il y restera toujours associé.
Les acteurs sont tous très justes, mention spéciale à Nam Joo-hyuk impeccable dans sa retenue et l’expression de ses souffrances et encore plus à la très belle Kim Tae-ri, solaire, énergique, drôle et parfois subtile qui ne fait qu’un avec notre chère Na Hee-do et porte sans conteste ce drama.
Récit d’apprentissage, passage de la fin de l’adolescence à l’âge adulte, ce drama nous parle de l’intensité des sentiments à l’adolescence, des amitiés fidèles qui s’y lient, du soutien mutuel qui nous aide à surmonter les épreuves et à grandir. C'est aussi un drama sur le temps qui passe et transforme à jamais les relations, un drama sur le deuil nécessaire pour passer à autre chose. Optimiste y compris dans les moments sombres, sans pour autant faire l’impasse sur eux, c’est une ode à l’espoir, à la solidarité, et tout simplement à la beauté de la vie. Au fil des épisodes, nous traversons avec nos héros leurs tourments, leurs souffrances mais aussi des moments magiques, moments d’éternité bien qu’éphémères, car dans le dans le cœur ils dureront pour toujours. Comme narré à la fin « Cet été-là nous a appartenu pour toujours ».
So Drama
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